Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/218

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permnestre n’est pas moins belle parce qu’elle a eu des sœurs si iniques.

Pour une que je blâme avec vivacité dans mes chants — ainsi le veut l’ordonnance de mon histoire — je suis prêt à en célébrer cent autres, et à rendre leur mérite plus éclatant que le soleil. Mais revenons au récit que je m’efforce de varier le plus possible, afin de le rendre agréable au plus grand nombre. Je vous disais, à propos du chevalier d’Ecosse, qu’il avait entendu de grands cris retentir près de lui.

Il prit, entre deux montagnes, un étroit sentier d’où étaient partis les cris, et, au bout de quelques pas, il arriva au fond d’une vallée fermée, où il vit devant lui un chevalier mort. Je vous dirai qui c’était, mais auparavant, je veux tourner le dos à la France et m’en aller dans le Levant, jusqu’à ce que j’aie trouvé le paladin Astolphe, qui fait route vers le Ponant.

Je l’ai laissé dans la cité cruelle, où, grâce aux sons de son formidable cor, il avait mis en fuite la population barbare, et avait échappé à un grand péril. Il avait fait enfuir du rivage jusqu’à ses compagnons qui s’étaient hâtés de mettre à la voile. Continuant à vous parler de lui, je vous dirai qu’il s’éloigna au plus vite de ce pays et prit la route d’Arménie.

Peu de jours après, il se trouvait en Natolie et suivait le chemin qui conduit à Brousse, d’où, continuant sa route en deçà de la mer, il se rendit en Thrace. Longeant le Danube, il traversa la Hon-