Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 3.djvu/152

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cousins. Ce fut entre chaque chevalier et lui un échange d’affectueuse courtoisie, et je conclurai simplement en disant que sa venue fut bien vue de tous.

L’arrivée de Guidon aurait été de tout temps chère à ses frères, mais elle leur fut surtout agréable en ce moment où, plus que jamais, ils en avaient besoin. Dès que le soleil eut émergé ses rayons lumineux hors des vagues de l’Océan, Guidon partit sous la bannière de ses frères et de ses parents, dont il augmenta la troupe.

Ils marchèrent de telle sorte qu’en deux jours ils arrivèrent sur les rives de la Seine, à moins de dix milles des portes assiégées de Paris. Là, ils retrouvèrent par un heureux hasard Griffon et Aquilant, les deux guerriers à la redoutable armure : Griffon le blanc et Aquilant le noir, que Gismonde conçut d’Olivier.

Ils causaient avec une damoiselle dont l’apparence annonçait la. haute condition, et dont la robe blanche était ornée d’une broderie d’or. Elle était très belle et d’un aspect fort agréable, bien qu’elle parût triste et larmoyante. Elle semblait, par ses gestes et sa contenance, parler de choses fort importantes.

Quand il fut près d’eux, Guidon reconnut les deux chevaliers, et dit à Renaud : « En voici deux que peu de guerriers dépassent en vaillance. S’ils viennent avec nous au secours de Charles, les Sarrasins ne résisteront pas. » Renaud confirma les dires de Guidon, en assurant que l’un et l’autre étaient des guerriers accomplis.