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Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 3.djvu/272

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prendre qui est-ce qui le défie ainsi et, tout en lui envoyant une insulte, use à son égard d’une telle courtoisie. Quel est l’homme au monde qui est en droit de l’accuser d’avoir manqué à sa foi ? il ne peut se le représenter. Il pense à tout autre, avant de songer à Bradamante.

Il est plus porté à croire que c’est Rodomont, sans toutefois comprendre quelle raison peut le pousser. Il ne connaît personne au monde, excepté ce dernier, avec lequel il ait eu querelle ou contestation. Cependant la damoiselle de Dordogne réclame la bataille et sonne fortement du cor.

La nouvelle parvient à Marsile et à Agramant qu’un chevalier au dehors réclame la bataille. Par hasard Serpentin se trouvait auprès d’eux. Il leur demande la permission de revêtir cuirasse et cotte de mailles, et promet de punir cet arrogant. La population court aux remparts ; c’est à qui, des enfants et des vieillards, aura la meilleure place pour voir.

Revêtu d’une riche soubreveste et recouvert d’une belle armure, Serpentin-de-1’Étoile s’avance pour jouter. À la première rencontre, il roule à terre, et son destrier s’enfuit comme s’il avait des ailes. La dame, pleine de courtoisie, court après lui, le saisit par la bride et le ramène au Sarrasin en lui disant : « Remonte à cheval, et fais en sorte que ton maître m’envoie un chevalier meilleur que toi. »

Le roi d’Afrique, qui était sur les remparts,