Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 3.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne s’arrête qu’après avoir changé en grande amitié la haine qui les a jusque-là divisées. Comme gage de paix, il les fait s’embrasser tendrement toutes deux.

Puis Marphise redemande quelle était la condition de son père ; à quelle famille il appartenait ; quels étaient ceux qui l’avaient mis à mort, de quelle manière, et si c’était en champs clos ou dans une bataille, au milieu des escadrons en armes. Elle demande le nom de celui qui avait donné l’ordre de noyer sa malheureuse mère ; car, si elle l’avait déjà entendu dans son enfance, elle en avait à peu près perdu le souvenir.

Roger commence par lui apprendre qu’ils descendaient des Troyens par Hector ; il lui raconte qu’après qu’Astyanax eut échappé aux mains d’Ulysse et aux embûches qui lui avaient été tendues, en laissant à sa place un enfant du même âge que lui, il s’éloigna du pays où on le retenait prisonnier ; et qu’après avoir longtemps erré sur mer, il vint en Sicile où il fit la conquête de Messine.

Ses descendants partirent du phare qui s’élève auprès de cette ville, pour se rendre maîtres de la Calabre, et, plus tard, ils allèrent s’établir dans la cité de Mars. Plus d’un empereur, plus d’un roi illustre, issu de leur sang, régna à Rome et ailleurs, depuis Constance et Constantin jusqu’au roi Charles, fils de Pépin.

« Roger 1er, Jeanbaron, Beuves, Raimbaud, Roger II qui fut, comme tu as pu l’entendre dire par