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Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 3.djvu/297

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naissait point ce qu’il avait appris par la suite mais trop tard ; que c’est Agramant qui lui a ceint l’épée au côté, et qu’en lui donnant la mort, il se rendrait coupable de trahison, puisqu’il l’a accepté pour son seigneur.

Comme il l’a déjà promis à Bradamante, il promet à sa sœur de saisir, de faire naître toutes les occasions de s’en séparer avec honneur. S’il ne l’a point déjà fait, la faute n’en est pas à lui, mais au roi de Tartarie qui, dans le combat qu’ils ont eu ensemble, l’a mis dans l’état qu’elle doit savoir.

Marphise qui chaque jour était venue le voir quand il gardait le lit, pouvait en témoigner mieux que tout autre. Les deux illustres guerrières s’entretinrent longtemps sur ce sujet ; elles finirent par décider que Roger devait rejoindre la bannière de son seigneur, jusqu’à ce qu’il trouvât l’occasion de passer honorablement dans le camp de Charles.

« Laisse-le donc aller — disait Marphise à Bradamante — et ne crains rien. D’ici à peu de jours, je m’arrangerai bien de façon qu’il n’ait plus Agramant pour maître. » Ainsi elle dit, mais elle ne leur révéla point ce qu’elle méditait au fond du cœur. Enfin Roger, après avoir pris congé d’elles, tournait bride afin d’aller rejoindre son roi,

Lorsqu’une plainte, s’élevant des vallées voisines, vint attirer toute leur attention. Inclinant l’oreille, ils crurent reconnaître une voix de femme qui poussait des gémissements. Mais j’entends terminer