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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/145

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À UNE DEMI-VIERGE

Ô jeune fille, qui as déjà éprouvé des frissons de curiosité à l’âge où les autres songent encore à leur balle et à leur poupée ; toi qui, en dansant, avec une précoce clairvoyance as discerné le bras qui empêche de glisser de celui qui presse trop tendrement ; toi qui choisis, dans la bibliothèque, des livres dont les titres évoquent pour ton imagination des choses qui te troublent ; toi qui les caches sous ton oreiller et rallumes, pour les lire, le soir, dans la solitude de ta chambre, la lampe que ta mère est venue éteindre après qu’elle t’a donné le dernier baiser et qu’elle t’a bordée dans ton lit ; toi qui as appris d’une amie plus âgée l’énoncé des mystères de la vie, d’autant plus attrayants pour toi