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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/146

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

qu’ils t’ont apparu sous le voile des confidences ; toi qui as eu avec cette amie des tendresses trop tendres ; toi qui as quelquefois confondu le trouble de la religion avec le trouble des sens ; toi qui as mêlé les grâces humaines de ton confesseur aux grâces divines dont tu le croyais empreint, il n’est pas étonnant, puisque la seule vue d’un couple enlacé au tournant d’une rue te bouleverse, puisque les parfums, la musique, la vue d’une jolie femme t’incitent à des rêveries nouvelles, que le jour où ton cousin t’embrassera dans le cou par un léger mouvement de la tête, tu offres soudain tes lèvres.

Tu prendras peu à peu l’accoutumance de ce plaisir ; il te deviendra nécessaire. Un flirt en amènera un autre, une petite découverte dans le domaine des baisers te conduira à une autre découverte. Tu t’apercevras que la séduction n’est pas seulement dans le visage ; tu resteras étrangement remuée en voyant les regards particuliers dont certains hommes envelopperont tes hanches ; il te viendra la révélation de leur désir, tu connaîtras l’importance de ton corps.

Dès lors, tu t’appliqueras à des attitudes pour le faire valoir. Sur la promenade, le vent qui moule les formes ne te remplira plus de confusion ; en