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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/147

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

t’asseyant dans un salon, tu draperas ta robe avec soin autour de tes jambes pour que leur ligne soit visiblement dessinée et, malgré les remontrances de ta mère, ta couturière complice te fera des robes étroites et provocantes.

Ce corps, tu vas l’émietter au hasard de tes flirts. Les parties de cache-cache seront des auxiliaires propices aux audaces que tu ne repousseras que faiblement ; une fièvre d’abandon t’incitera à provoquer des solitudes à deux, où l’ombre permet davantage. Au bal, sûre de ta jeune beauté, fière de ton décolleté, plus hardi qu’il ne convient à une jeune fille de ton âge, si le jeune homme qui te fait la cour te demande le bouquet qui est entre tes seins, au lieu de le lui donner toi-même, tu préféreras lui dire :

— Prenez-le.

Jeune fille, tu te seras donnée toute sans t’être donnée vraiment. Tu auras été comme une baigneuse timorée près de la mer. Elle a mis son costume de bain et préservé ses cheveux sous la marmotte de soie noire. Elle est entrée dans l’eau jusqu’à mi-jambe. Le sable fin caresse agréablement ses pieds. La vague vient régulièrement frôler sa chair. Debout, elle hume avec délice un parfum marin d’algue et d’iode. De temps en temps,