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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/176

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

nouissement a été suivi de quelque réflexion sur le temps qu’il fait ou de quelque vœu joyeux, nous pourrons penser avec raison que nous sommes accompagnée par quelqu’un qui est généreux de nature, ou que notre présence incite à une plus large conception du désintéressement.

Et nous pourrons penser aussi qu’il possède un désintéressement analogue dans le domaine des choses du cœur, qu’il est sensible, sans égoïsme et qu’il subordonnera volontiers son plaisir à celui qu’il donnera.

Car il existe d’étroits rapports entre la générosité au point de vue de l’argent et la générosité au point de vue du cœur.

Malédiction sur les avares ! Et je ne leur reproche pas l’argent qu’ils ne veulent pas donner — bien que j’imagine que beaucoup de femmes ont à souffrir de cette avarice-là — mais je les maudis, parce qu’ils sont dans la vie une matière morte, une terre desséchée où ne pousse ni fleur bleue, ni fleur rose, parce que les termes de leurs lettres d’amour sont mesurés comme les termes des lettres d’affaires, parce que le papier de ces lettres est assez léger pour ne pas nécessiter deux timbres même avec huit pages ; je les maudis, parce que je suppose qu’il doit y avoir, quand ils donnent des