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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/197

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

est de l’espèce des femmes qui n’accordent rien et qui veulent se faire épouser.

« Je les ai aperçus de loin, causant ensemble dans une allée. Ils discutaient sur un livre qu’elle tenait à la main. Je les voyais de dos. Mais cela suffisait, je ne pouvais me tromper. Ils avaient ce penchement d’épaules, ce plaisir à s’envoyer réciproquement des phrases en se regardant, cet intérêt à être ensemble qui est la caractéristique de l’amour.

« Ce n’est pas avec moi qu’il aurait causé à propos d’un livre, qu’il aurait passé toute une heure dans une allée du parc.

« Je comprends maintenant. C’est cette institutrice qu’il aime, c’est elle qui le trouble intellectuellement et sensuellement, et moi je ne suis qu’un instrument de plaisir, qu’il prend comme une fille, rapidement, pour la satisfaction de ses instincts.

« J’ai prétexté des nouvelles de ma fille. Mon départ est arrangé. Le seul bon train est demain matin à huit heures. Il faut encore passer une nuit ici.

« Lundi. J’écris ces notes dans le train. Je me méprise. J’ai horreur de moi plus encore que