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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/196

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

« Samedi matin. Je souffre cruellement de la façon dont Henri B… m’aime. Je ne comprends pas. Il m’est impossible d’avoir une conversation avec lui. Il vient la nuit, il éteint tout de suite l’électricité, il repart aussitôt. C’est un supplice. Il n’écoute pas ce que je lui dis. Et pourtant, je suis bien forcée de croire qu’il m’aime.

« Samedi soir. Mme X… a dit, aujourd’hui, à table :

« — Les femmes ont de vingt ans à quarante ans pour être aimées. Les hommes ont jusqu’à cinquante ans.

« Presque tout le monde a approuvé.

« L’institutrice me fixait pendant ce temps avec un demi-sourire plein de triomphe.

« Dimanche. J’ai entendu des paroles épouvantables. Je veux fuir ce château, où je souffre trop, où j’ai pour la première fois la révélation de la jeunesse perdue.

« Le baron V…, un ami d’Henri, m’a dit :

« — Ce pauvre Henri est en train de devenir amoureux fou de la petite institutrice.

« Il a ajouté :

« — Il a tort. Je lui ai dit de se méfier. Elle