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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/214

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

Parmi ces timides se rangent tous les hommes, infiniment nombreux, qui aiment les bonnes.

La bonne a, au point de vue de l’amour, le mérite d’être celle qui obéit. On suppose qu’elle apportera dans les caresses la même servilité que dans les actes de la vie. Comme on lui a dit :

— Brossez mon veston,

On lui dira avec la même aisance :

— Je vous aime. Et cela sans risquer un refus désobligeant pour l’amour-propre.

Les premières tentatives sont facilitées beaucoup par l’apport du petit déjeuner, le matin, au lit.

Comme dans l’antiquité, l’esclave apporte la nourriture et l’amour. Il ne faut pas énormément d’initiative pour être audacieux, et, puisque l’un des partenaires sur les deux est couché, la moitié du chemin est accomplie avant d’avoir fait le moindre geste.

Ensuite, il y a chez l’homme, dans ce qu’on appelle les amours ancillaires, le travail de l’instinct, le retour des premières amours qui tendent à revenir sous leur forme primitive.

Presque tous les jeunes gens reçoivent les premières caresses des femmes de chambre de leur mère. Les femmes de chambre sont les premières femmes faciles qu’ils rencontrent. Elles sont autour