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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/241

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

exquis, urne charnelle dont l’anse est un cou fragile et qui repose sur de minces chevilles, cause et effet de la volupté, nul ne doit vous priver de cette volupté !

Chair frémissante, reins creusés, bouche meurtrie par les baisers, cernure des yeux, mouvements des seins gonflés de soupirs, il n’y a pas de péchés en vous, vous méritez autant d’admiration que l’âme dont vous êtes l’expression.

Il n’est pas vrai que tu sois maudit, svelte élan du corps qui s’offre aux caresses ! forme féminine avide d’amour, tu ne dois pas être cachée, tes mouvements les plus voluptueux ne sont pas défendus !

Ils sont insensés ceux qui se cachent le visage devant toi, ils sont criminels ceux qui veulent jeter un voile sur ta beauté.

C’est la honte des temps, ô formes amoureuses, que vous soyez obligées de vous glisser furtivement dans les entresols, que vous cachiez vos baisers derrière les stores des voitures, que vous soyez entourées de la malédiction des gens honnêtes.

Ruisselante chevelure de la jeune fille, quand pourras-tu, sans scandale, couler sur la fenêtre de la chambre ? Sans vous baisser hypocritement, quand pourrez-vous, beaux yeux clairs, désirer l’amour ?