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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/269

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LE HASCHISCH ET LA NOTION DE L’ESPACE

Le haschisch est, à mon avis, le plus dangereux des poisons. Et puis, ce n’est pas un poison d’amour.

À petite dose, il fait rire. Or le rire est ennuyeux s’il n’est pas l’expression d’une joie intime. À dose plus forte, il donne des sensations qui sont voisines de la folie.

Il faut craindre le haschish.

Le poète T., qui avait jadis une taille svelte et élancée et qui est maintenant affreusement claudicant à la suite d’un accident que je vais dire, est un mangeur de haschish.

Il en parle avec une admiration qu’il n’a jamais pu me faire partager.

— Le haschish est sublime, dit-il. Je n’ai commencé vraiment à vivre que du jour où j’y ai goûté. Il supprime presque entièrement la notion de l’espace et ainsi il vous rapproche singulièrement de la divinité. Les objets ne sont plus dis-