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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/80

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

jour à l’autre, n’ait, par le fait du soleil, changé imperceptiblement sa nuance.

Mais si nous savions que le même paysage doit exactement se reproduire devant nous, que le ciel aura les mêmes tons rouges, sera rayé du même passage d’oiseaux, que la même atmosphère bleue se traînera sur l’étang et que, si nous avons noté l’altitude d’un brin d’herbe dans la prairie, nous devons revoir ce brin d’herbe dans sa même pose nous trouverions à la nature une écœurante monotonie, sa beauté s’atténuerait pour nous au point que nous ne pourrions plus la goûter, nous nous sentirions en face d’elle dans une grande solitude.

La femme doit être pour l’homme comme la nature qu’elle représente, qu’elle résume : elle doit avoir l’infinie variété des couchers de soleil, la richesse d’harmonie des bois agités par le vent, elle doit tour à tour se charger de nuages et resplendir d’étoiles comme le ciel.

Elle doit être toujours nouvelle, c’est-à-dire s’efforcer d’apporter un perpétuel changement dans sa physionomie, dans son caractère, dans ses habitudes, dans son costume.

Chaque femme a un type. L’une a un profil régulier, une tête classique : c’est une beauté grecque ; elle fait songer à une statue de Minerve.