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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/81

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

L’autre, par sa grâce sinueuse, un peu équivoque, rappelle les Tanagra ; l’autre a la fragilité d’un saxe ; celle-ci rappelle une certaine époque ; celle-là a le type spécial d’un pays.

Presque toutes les femmes ayant pris conscience de leur type, ayant été louées pour ce caractère personnel de leur beauté, s’efforcent de le développer et pour toute la vie adoptent une forme de coiffure, un genre de costume.

Mon amie Nelly A…, qui est à l’Opéra-Comique, a le type habituel des femmes du Midi. C’est une brune, avec de fortes attaches, de grands pieds, des bras secs qui laissent voir, dès la naissance du poignet, un duvet trop abondant. Elle a des yeux noirs animés, sans langueur, mais que l’on peut trouver beaux. Ses cheveux, bien que soignés, ont des pellicules. Ses dents ne sont pas impeccables tous les jours. Cependant son ensemble est propre. En été, quoi qu’elle fasse, elle transpire, et une légère odeur de corps humain se mêle à un parfum trop violent, trop bon marché qu’elle ne ménage pas. Elle dépense beaucoup d’argent pour ses robes, qui sont riches et voyantes, mais pas assez pour les détails de sa toilette. Ses bottines sont quelconques et elle n’a pas de manucure. C’est une Méridionale.