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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/85

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

tier un bouffant de cheveux sur le front qui n’avait aucun style, aucune beauté. Que signifiait cette mèche excentrique ? C’était un caprice, une folie de la mode.

Puis il ne faut à aucun prix faire partie de ce régiment servile qui suit la mode sans la discuter. Robes, chapeaux, jabots, ondulations sont tous les mêmes. On est une Parisienne, pas une femme.

On doit s’armer, avant d’aller visiter son couturier, d’une volonté ferme que rien ne pliera. Il faudra résister à sa douceur opiniâtre, à sa conviction qu’il agit pour votre bien, à sa supériorité, à son sourire de dédain. Cet homme a l’intention active de vous imposer la mode du jour. Même quand il dira que la duchesse de X… et la princesse de Z… ont fait faire, la veille, précisément, une robe semblable à celle qu’il offre, il faudra hausser les épaules.

Car on doit adapter soi-même la mode à sa physionomie ; on doit savoir mieux que le couturier quelle couleur d’étoffe convient à ses yeux et à son corps, on doit avoir analysé les rapports subtils qui existent entre la matière de soie, de drap, de plume et la chair vivante.