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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/99

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

Si, durant un jour, le corps a l’apparence du marbre, il ne tarde pas à se recouvrir d’un duvet plus abondant, et si l’on recommence, il s’épaissit encore.

Une étonnante aberration fait croire à certains hommes que les femmes richement douées à ce point de vue ont un goût de l’amour proportionnel à cette richesse. Il n’en est rien. Que de brunes déplorablement velues ont en elles une froideur à toute épreuve ! Le système pileux est tout à fait indépendant de l’organisation amoureuse.

Beaucoup de femmes seraient heureuses d’avoir sur le crâne ce qu’elles ont en trop ailleurs.

Hélas ! la nature répartit ses biens au petit bonheur.

Elle ne s’occupe pas de notre conception de la beauté, c’est à nous de nous arranger avec ce qu’elle donne. Elle est chiche, non par pauvreté, mais par avarice.

Elle ne met sur bien des têtes qu’une chevelure peu abondante et qu’elle fait pousser avec une désespérante lenteur.

Il ne faut avoir aucune honte à suppléer à cette absence et mettre sans scrupule de splendides tresses fausses. Il est inutile dans ce cas de se flatter à qui veut l’entendre du don merveilleux de