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Page:L’Art priapique, parodie des deux premiers chants de l’art poétique, 1864.djvu/26

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L’ART PRIAPIQUE.

L’un cédant aux transports de son heureuse flamme,
Trois fois entre ses bras voit se pâmer sa dame ;
L’autre pousse plus loin ses amoureux exploits,
Et n’enconne jamais sans décharger six fois ;
Mais souvent un ribaud qui se flatte et qui s’aime
Méconnaît son priape et s’ignore soi-même.
Ainsi tel autrefois, avec un vit mollet
Qu’on sait avoir raté filles de cabaret,
S’en va mal à propos, d’une voix insolente,
Chanter de mille cons sa pine triomphante :
À l’entendre, si Dieu fout ce monde à l’envers,
Lui seul à coups de cul peuplera l’univers.
Quel que soit le jupon sous lequel on s’escrime,
Bander est un devoir, et mollir est un crime,
Mais l’excès est toujours le tombeau du plaisir :
La couille est une esclave et ne doit qu’obéir.
Lorsqu’à la maîtriser d’abord on s’évertue,
À ménager son sperme à l’aise on s’habitue ;
Et d’un foutre abondant toujours elle s’emplit,
Pour le bonheur du con et la gloire du vit.
Si vous la prodiguez, malheur à la pucelle
Qui dans le jeu d’amour ose compter sur elle !
Soignez donc vos couillons, pour que toujours vos vits
Tirent d’eux en foutant et leur lustre et leur prix.
La plupart, emportés d’une fougue insensée,
Toujours loin du droit sens dirigent leur pensée,