Aller au contenu

Page:L’Auvergne historique, littéraire et artistique, série 3, tome 1, années 1893-1894, 1903.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Victor Persat

Victor PERSAT est un des moins connus parmi les faux Dauphins qui se firent de leur prétendue origine royale une réputation, une situation ou des rentes. Sa silhouette se distingue à peine dans un amas de figures grotesques ou cyniques dignes de la galerie d’Excentriques de Champfleury ou du crayon qui dessina le Panthéon Carnavalesque.

C’est qu’aussi la cohue en est étrange.

Durant près de cinquante ans, à l’époque surtout de la Restauration, une épidémie sévit sur la France, sorte de névrose contagieuse, trouble idiopathique d’une nature spéciale que j’appellerais volontiers la Louis-dix-septomanie.

Comme l’a judicieusement observé Sainte-Beuve : « On ferait une liste curieuse des pseudo-prétendants qui ont surpris un moment la crédulité publique et celle des nations. Depuis le faux Smerdis qu’Hérodote nous raconte, les faux Agrippa, les faux Drusus, les faux Néron rapportés par Tacite, bien des têtes ont travaillé sur ce thème émouvant d’un prince mystérieusement disparu. »

Le romanesque est d’essence celtique, et je ne connais pas de légende inaccessible à notre amour du merveilleux.