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Page:L’Auvergne historique, littéraire et artistique, série 3, tome 1, années 1893-1894, 1903.djvu/277

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— Chacun est trompeur ou trompé,
Répondit ce roi débonnaire,
Il est fou ou il ne l’est pas ;
Il faut qu’il demeure comm’ça.

— Illustre roi si débonnaire,
Enfin ne redoutez-vous pas
Que l’Autriche se mette en guerre
Pour venger ce lâche attentat ?
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— Et toi, duchesse d’Angoulême,
Ma sœur, n’as-tu pas entendu
Résonner le nom de ton frère
Fermé chez les esprits perdus ?
As-tu donc les entrailles
De ce comte d’Artois
Qui, sans souci de la mitraille,
Mange mon bien, loge chez moi !...
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4 novembre. — Je viens d’achever le dessin d’un tombeau à élever à la mémoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette, avec cette légende : « Qui que tu sois, si ton cœur est ému, verse des larmes ; les malheurs ont tari la source des miennes. »

6. — J’ai retrouvé le roi mon père. Il est ici, clôture Saint-Charles, sous le nom de Fauquet. Avec lui est un nommé d’Alembert, chevalier de Saint-Louis, ancien médecin de Louis XVI. Avant que je fusse auprès de lui, je l’avais aperçu à travers une vitre et sa physionomie m’avait frappé. Aujourd’hui j’ai une certitude.
J’ai écrit à la sœur Alphonse, supérieure, pour lui signaler le fait et la prier de faire passer un mot à la duchesse d’Angoulême. Son père, sa mère, son frère vivants, bien que censés morts pour la France ! Il faudrait qu’elle fût totalement dénaturée pour ne pas accourir.
La supérieure a refusé de recevoir ma lettre.
Je ne puis encore divulguer ma découverte en public, on croirait que je suis fou. Il faut avec patience attendre le dénouement des décrets de la Providence.

8. — Je reprends force et appétit.

14 et 15. — Quand j’ai combiné le dessin du mausolée royal, j’ignorais l’existence de mon père. Quant à l’existence de ma mère, je n’avais pas