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Page:L’Auvergne historique, littéraire et artistique, série 3, tome 1, années 1893-1894, 1903.djvu/279

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Afin de faire observer cette loi, moi, prince de Navarre, décrète ce qui suit :
» Tout contrevenant à notre devise recevra vingt-cinq coup de savate ; en cas de récidive, on augmentera la dose. »

3 janvier 1827. — J’ai écrit à la supérieure pour lui dire que je la considère comme la complice de mes ennemis. Le jour de l’An, j’ai néanmoins prié l’Être suprême, même pour mes bourreaux ; mais j’espère qu’il ne m’écoutera pas.

28. — J’ai fait au docteur Fauvelle la promesse suivante : « Si les événements tournent en faveur du droit et si l’on rend à César ce qui lui appartient, que je sois dauphin ou roi, vous mettrez la croix de Saint-Louis à votre poitrine et prendrez le titre de marquis d’Aubiat. »

2 février. — Écrit à M. Vidal, directeur de l’hospice, pour l’inviter à exécuter les ordres du préfet qui me congédie pour l’Auvergne et pour le rendre responsable sur sa tête de la copie du jugement du Havre qu’il détient indûment, malgré mes réclamations réitérées.

3. — En réponse à ma lettre au directeur, on m’a administré un bain et une douche. J’ai supporté le tout patiemment.

4. — Des harpies, êtres cruels cachés sous le voile des ténèbres, s’acharnent sur moi. Elles ont prétexté de ma lettre pour me faire doucher, espérant que la rigueur de la saison et mon tempérament épuisé me mettraient à fin. En réclamant la restitution de mon jugement, je n’avais fait qu’user de mon droit.

26. — J’ai assuré M. le Préfet que rien ne s’opposait à mon voyage. L’air de langueur empreint sur ma physionomie, provient de ma détention et ne nuit pas à ma santé.

3 mars. — Je ne prendrai plus la qualité de fils de Louis XVI avant d’avoir revu les lieux où s’écoula mon enfance et le château où l’on me déposa à ma sortie du Temple. Si ces lieux n’étaient pas conformes à mes souvenirs, je renoncerais à mes prétentions, car je ne serais plus alors qu’un orphelin de la Révolution.

22 à 26. — Je viens d’achever le dessin d’une colonne que je projette d’élever à la mémoire des Hauts faits d’armes des Troupes de terre et de mer. Elle est conçue d’après le modèle de la colonne Vendôme, mais perfectionnée. Des galeries permettront de circuler autour des cadres sur lesquels, classées en faits anciens et modernes, seront figurées les actions d’éclat de chaque personnage.

2 à 6 avril. — J’ai remis au docteur une chanson sur l’air de Marlborough.