Aller au contenu

Page:L’Auvergne historique, littéraire et artistique, série 3, tome 1, années 1893-1894, 1903.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un mémorandum aux jurés de la Cour criminelle, il reprit son « chemin de croix de Dauphin ambulant ». La Ferté, Salbris, Vierzon, Bourges, La Charité, Nevers, Saint-Pierre furent ses étapes successives. Le 25 juin, il était à Saint-Pourçain où l’accueil de la population lui inspira des strophes de reconnaissance, strophes plus riches d’intention que de poésie.|110}}

La maison d’arrêt de Gannat lui ouvrit ses portes le 1er juillet. Après sa missive obligatoire au Procureur du roi, qui se rendit à la prison sur sa demande et qui accepta un échantillon de ses mémoires, notre personnage adressa aux habitants de la ville une proclamation débutant ainsi :

« Gannatois,

» Vous me voyez pour la seconde fois dans vos murs, escorté par la gendarmerie. La première fois c’était en juillet 1817. Pareille escorte m’a accompagné dans d’autres pays, en différentes années et en maintes circonstances, grâce aux ennemis cachés dans l’ombre qui méditent d’horribles desseins sur ma personne...

» Avez-vous su, qu’à 800 lieues de France, des intrigants tels que l’infâme marquis de La Fayette, vil hypocrite qui se masque du titre de républicain, m’ont fait la révélation de mon origine royale ?... »

Le malade semble de plus en plus exalté ; il parle de la Calotte, de Talleyrand-Périgord...

Enfin le 3 juillet 1827, à 2 heures de l’après-midi, il arrive à Riom, terme de son pèlerinage. On l’installe au dépôt des aliénés. « Si maintenant, s’écrie-t-il, je n’obtiens pas justice, il n’y a plus qu’à désespérer. » Et l’air natal lui souffle une bouffée poétique hallucinée, sur... les préparatifs de la campagne d’Alger :


Que font ces grands de la terre,
Tous ces héros à chignons ?
Pensent-ils que cette guerre
Se terminera en soup’ d’oignons ?
La France a payé trop cher
La guerre d’Espagne de just’ renom...


{{taille|Un fils Persat, ses deux sœurs, Mmes Bordes et Latour, quelques anciens camarades d’Ennezat accourent l’embrasser. Il est visité par le docteur Deval, médecin des hospices. Il écrit au Procureur