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Page:L’Auvergne historique, littéraire et artistique, série 3, tome 1, années 1893-1894, 1903.djvu/284

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général, puis il fait appeler M. Tailhand, avocat, son ancien défenseur devant la Cour d’assises, le conjure de prendre une seconde fois en mains la défense de ses intérêts et lui remet, pour servir à sa justification, le manuscrit de ses Mémoires.|110}}

Ce sont ces Mémoires, trouvés dans les papiers de M. Tailhand, qui sont aujourd’hui en notre possession et dont nous venons d’extraire la substance en faveur du public.


Avec le journal de Persat se tarit la source de renseignements positifs concernant le malheureux Dauphin d’Auvergne. Le silence et l’oubli se font autour de lui comme autour d’une actualité de la veille.

Sans s’arrêter à quelques données fantaisistes qui le réintègrent, dix ans plus tard, à la prison de Bicêtre d’où elles le font s’évader ensuite avec désinvolture, il est à croire que tous les adoucissements compatibles avec son état mental furent, à Riom, prodigués au malade qui recouvra sa liberté sous la tutelle de sa famille et sous la bienveillante sauvegarde de M. Tailhand, devenu, en 1830, Procureur général du ressort.

« Calmé par l’âge et par les privations, dit la notice de M. Francisque Mège, Persat mena une existence à peu près paisible, allant parfois dans les villages montrer la lanterne magique aux enfants. Il est mort, paraît-il, vers 1860, ne se souvenant plus de sa royauté imaginaire. »

J’aime beaucoup la légende, cette légende inoffensive qui dore les faits, comme le soleil d’été dore les fruits. Et la lanterne magique servant de couronnement à une vie royale faite de rêves, de chimères et de visions, caresse agréablement les caprices de mon imagination.

{{taille|Aussi ne heurterai-je qu’avec ménagement la tradition populaire. Je me bornerai à indiquer que Persat ne mourut ni en Auvergne, ni en 1860. Il vivait encore en 1878, et ce fut au mois de novembre