Page:L’Enfant du plaisir, ou les délices de la jouissance, 1803.djvu/107

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vitation qu’elle m’avait faite de me rendre chez elle. Insensé, imprudent ; moi-même j’afflige dans ce moment l’objet à qui je suis le plus cher, la seule peut-être qui m’aime bien sincèrement, à qui je dois tout… Qui sait… elle imagine sûrement que je la déteste ou que je la méprise… Mon silence étonna Julien ; il m’en demanda la cause. Ne voulant pas la lui faire connaître, je feignis l’ignorer moi-même, et notre voiture allait toujours grand train ; elle s’arrêta dans un des guichets du Louvre, comme une autre voiture entrait. Nos cochers, jaloux l’un de l’autre de ne point reculer, restaient immobiles ainsi que nous ; une dame aussi élégante que jolie mit la tête à la portière, et me dit d’un ton un peu piqué, nous y resterons, monsieur d’Angeville… C’était madame Constance, qui venait de la campagne ; elle demanda la