Page:L’Hospital - Discours sur la pacification des troubles de l’an 1567, 1568.djvu/25

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nos penſions. Que ſeroit-ce ſi par leur moyen le Roy auoit obtenu pleine victoire, puiſque n’ayant encores fait que mãger & ruiner ſon peuple, ils entonnent ſi haut leur vaillantiſe ? C’eſt vn des plus grans maux qui puiſſent arriuer à vn Prince de ſe rendre ſi tresfort obligé à quelqu’vn, ou pluſieurs, qu’il ſemble tenir d’eux, en partie, ſon eſtat. Les exemples en ſont aſſez frequens, dont le recit ne pourroit eſtre que tresamer & odieux. Certainement la longueur de la guerre ſeruira à éleuer & agrandir certains hommes, & à leur donner credit, faueur, & autorité enuers le peuple, nom & bruit enuers les eſtrangers & autant de licence enuers leur Prince. Choſe qui eſt tresperilleuſe en vn eſtat & vraye ſemence d’autres fureurs ciuiles, & meſmes attendu l’aage du Roy & de Meſsieurs ſes freres. Quel ordre donc ? À la veri-