Page:L’Hypnotisme et les Religions.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eussent été regardés autrefois comme absolument incroyables en dehors de l’intervention divine ou de celle du démon. À considérer les choses froidement, serait-il réellement beaucoup plus étonnant de voir un cerveau humain percevoir, soit par l’ouïe, soit autrement, les vibrations nerveuses engendrées par la pensée dans un autre cerveau humain, que d’entendre à Paris, à l’aide d’un fil métallique, une parole vivante proférée à Rome ou à Pékin ? Qui dira la nature et le mode d’action du sens mystérieux et encore innommé qui sert de guide au pigeon voyageur et lui fait retrouver à travers l’espace, à des distances prodigieuses, les émanations de son colombier ? Si le fait n’était pas si commun, personne voudrait-il y croire ?

N’est-ce pas aussi une action à distance qui s’exerce entre la terre et la pierre qui tombe ? La même action ne s’exerce-t-elle pas entre la terre et le soleil, à un intervalle de trente-six millions de lieues ?

L’hypnotisme à distance ne serait donc qu’une merveille de plus dans ce monde de merveilles. Encore quelques centaines d’années, et la