Les deux livres de M. H. Lasserre sur Notre-Dame de Lourdes sont une démonstration éclatante de notre thèse. On y voit fonctionner, en quelque sorte à l’œil nu, le mécanisme de la suggestion. On y surprend, comme en flagrant délit, le travail de l’imagination sur le cerveau, et la réaction de celui-ci sur l’organisme.
Tous les miraculés de M. Henri Lasserre sont des gens vivement frappés ou longtemps entretenus dans l’espérance d’une guérison miraculeuse, ayant fini par arriver à une conviction à peu près absolue que s’ils se présentent à Lourdes avec une foi assez ardente ils seront infailliblement guéris.
Étant données ces circonstances, et considérant l’effet imposant de la mise en scène en usage dans les pèlerinages, ce dont il faut s’étonner, ce n’est pas qu’il se fasse des guérisons à Lourdes, c’est qu’il ne s’en fasse pas davantage.
Il y a un cas, cité par M. Lasserre, que l’on représente comme échappant nécessairement à l’influence du cerveau sur l’organisme. C’est celui du menuisier Macary, de Lavaur, affligé de varices depuis vingt ans et guéri en une nuit par l’application de l’eau de Lourdes. Trois