Page:L’Hypnotisme et les Religions.djvu/83

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religieuses, et qui, par conséquent, connaissait la vivacité de sa foi catholique, lui conseille d’employer l’eau de Lourdes. M. de Freycinet ne croyait pas au culte de la Vierge, car il était protestant ; mais c’était un homme de science et il savait quel est le pouvoir de l’imagination et l’action du cerveau dans certaines maladies, surtout dans les maladies nerveuses. Or, la maladie de M. Lasserre consistait précisément dans une inflammation du nerf optique, produite, d’après son propre récit, par des préoccupations morales. M. de Freycinet fut donc logique en supposant qu’une influence morale pouvait amener du soulagement ou même la guérison. En conséquence de cette donnée rationnelle, il conseilla au malade un système d’entraînement moral de nature à le placer dans les dispositions d’esprit nécessaires pour que l’effet désiré eût quelques chances de se produire. « Mon cher Lasserre, dit-il, puisque le sort en est jeté et que tu tentes décidément d’obtenir un miracle, il faut te placer dans les conditions requises, sans quoi l’expérience serait vaine. Fais donc les prières nécessaires ; confesse-toi ; mets ton âme dans