Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/105

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drais, ô Ménélas, me retenir encore ! De tout ce que tu m'offres, je n'accepterai qu'un léger présent. Je ne conduirai point tes coursiers dans Ithaque ; je te les laisserai comme ornement ; car tu règnes sur une vaste contrée où le lotos et le cyperus[1] croissent en abondance, ainsi que l'avoine, l'épeautre et l'orge blanche qui s'étend au loin dans les vastes campagnes. L'île d'Ithaque ne possède ni larges plaines, ni prairies verdoyantes ; son sol ne convient qu'aux pâturages des chèvres, et il est plus aride que ceux où paissent les coursiers[2]De toutes les îles qu'entoure

  1. Le cypeiros des Grecs était ce que nous appelons en français souchet. — (Voir pour l'explication de ce mot les dictionnaires d'histoire naturelle au mot Cyperus).
  2. Tous les traducteurs latins, français et allemands, à l'exception de Dubner, ont, selon nous, mal compris ce vers de l'Odyssée : αἰγίβοτος, καὶ μᾶλλον ἐπήρατος ἱπποβότοιο. (vers 606) Madame Dacier dit : « Elle (Ithaque) n'est propre qu'à nourrir des chèvres, et avec cela elle m'est plus agréable que le pays où l'on nourrit des che­vaux ; » Bitaubé : « Ses rochers (d'Ithaque), où ne broutent que des chèvres, me sont plus chers qu'un pays couvert de riches haras ; » et Dugas-Montbel :