Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/106

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la mer, aucune n'est favorable aux chevaux, ni riche en prairies, et Ithaque l'est encore moins que les autres. »



Il dit. Ménélas à la voix sonore sourit à ces paroles, et, prenant doucement la main de Télémaque, il lui parle en ces termes :

« Fils chéri d'Ulysse, tu es d'un noble sang comme l'annonce la sagesse de tes discours. Maintenant je changerai ces dons puisque cela m'est possible. De toutes les choses précieuses que renferme mon palais, je choisirai pour toi la plus estimée et la plus belle ; je te donnerai une coupe artistement faite, tout en argent, et dont les bords sont couronnés d'un or pur : c'est l'œuvre de Vulcain, Je reçus cette coupe du héros Phédime, roi des Sidoniens, lorsqu'à mon retour il m'accueillit dans sa demeure. Tel est le présent que je veux t'offrir. »

C'est ainsi que ces deux héros discouraient entre eux. — Les serviteurs entrent dans le palais du divin roi eu amenant les brebis et en apportant un vin qui ranime le courage ; leurs épouses, la tête ornée de riches bandelettes, vont chercher le pain. Ainsi l'on apprête le festin dans la demeure de Ménélas.

Cependant les prétendants, rassemblés devant le palais d'Ulysse, se réjouissaient à lancer le disque et le javelot sur une belle esplanade où souvent ils laissaient un libre cours à leur insolence. Antinoüs et Eurymaque aux formes divines, tous deux chefs des prétendants et les premiers par leur valeur, étaient assis à l'écart. En ce moment Noémon, fils de Phronius, s'approche d'eux et interroge Antinoüs en ces termes :.

    « Mais ce pâturage de chèvres m'est plus agréable qu'un pâturage de cour­siers, » Il est facile de s'apercevoir que Bitaubé et Dugas-Montbel ont copié madame Dacier et qu'ils ont commis tous trois la même faute. Clarke traduit ce vers par : Capris-pascendis-apta (ea est); et magis grata (solo) equis-pascendis-apto ; et Voss par : Ziegen nœhrt sie, doch lieb’ ich sie mehr, als irgen l ein Rossland (ce pays nourrit des chècres, mais je le préfère à un pays qui nourrit des chevaux). On voit que tous les auteurs que nous venons de citer ont fait rapporter ἐπήρατος au pays, en sous-entendant Télémaque. Dubner est le seul qui ait rendu le mot par aride, afin d'éclaircir le vers, qu'il traduit par : Capris pascendis-apta (est); et magis ardua (solo) equos piscente. C'est la judicieuse opinion de ce savant tra­ducteur que nous avons adoptée plus haut.