Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/131

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fortuné Ulysse aurait péri, si Minerve aux yeux d'azur ne lui eût donné toute sa sagesse. Il s'élève alors au-dessus des flots qui roulent vers le rivage, et il s'avance à la nage, les regards fixés sur la terre pour trouver un port ou une plage favorable. Le héros, en nageant, arrive bientôt à l'embouchure d'un fleuve aux eaux limpides, et y trouve un abord sans rochers qui offre un abri contre les vents. Dès qu'Ulysse a reconnu ce fleuve, il lui adresse cette prière :



« Roi de cette onde, quel que soit ton nom, écoute-moi. Il y a longtemps que je désire m'approcher de tes eaux et que je fuis sur les mers le courroux de Neptune ! Certes, il doit être respecté, même par les dieux immortels, l'homme qui a tant erré ! Je viens près de toi, souverain puissant, pour embrasser tes genoux[1], après avoir souffert bien des maux. Prends donc pitié de moi, ô fleuve, puisque j'implore ton secours ! »

  1. Il ne faut pas être surpris de cette expression d'Homère les fleuves sont toujours personnifiés.