Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Le prudent Ulysse répond à Alcinoüs en ces termes :

« Certes il est doux d'entendre un tel chanteur, qui, par ses accents, est égal aux immortels. Non, rien n'est plus beau que la joie qui règne parmi tout un peuple. Il est agréable aussi de voir des convives, assis en ordre devant des tables chargées de pain et de viandes, écouter un chanteur, tandis que l'échanson puise le vin dans le cratère et le verse dans les coupes. Oui, ce sont bien là les plus grands charmes de la vie[1] ! Tu veux

  1. Platon, dans sa République, s'indigne fort qu'Ulysse, le plus sage des hommes, pense qu'il n'est rien de plus beau que des tables chargées de pain et de viandes : « Sont-ce là, dit-il, des exemples à présenter au jeune homme qu’on veut accoutumer à la tempérance ? » On aurait pu répondre à Platon qu’Homère ne prêche jamais la tempérance dans ses poèmes, et que ce divin auteur se contente seulement de décrire les mœurs de son époque.