Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/282

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revoir ! Maintenant je vous salue puisque mes vœux sont exaucés ! Je vous comblerai comme autrefois de présents magnifiques si la bienveillante Minerve, la protectrice des guerriers, me laisse vivre au milieu des mortels et veille sur les jours de mon fils chéri ! »

Minerve adresse aussitôt ces paroles à Ulysse :


« Rassure-toi, vaillant héros, et que de tels soins ne troublent point ta pensée. Cachons promptement tes richesses dans le fond de cet antre, afin que tu puisses les conserver; nous délibérerons ensuite sur le parti que nous devons prendre. »

À ces mots Minerve pénètre dans la grotte profonde et y cherche un réduit caché. Ulysse porte toutes ses richesses, l'or, l'airain solide et durable, et les superbes vêtements que lui donnèrent les Phéaciens, puis il les dépose soigneusement au fond de l'antre. La fille du dieu qui tient l'égide, place une pierre devant l'entrée de la grotte.


Minerve et Ulysse, assis tous deux au pied de l'olivier sacré, méditent la mort des orgueilleux prétendants. La déesse la première dit :


« Noble fils de Laërte, ingénieux Ulysse, voyons maintenant comment tu feras sentir la force de ton bras à ces prétendants qui, depuis trois années, règnent dans ton palais, et désirent obtenir ta noble épouse par de riches présents. Pénélope, soupirant après ton retour, les comble tous d'espoir et de promesses en leur envoyant des messages ; mais son âme a conçu d'autres pensées. »


Le prudent Ulysse l'interrompt et lui dit :


« Hélas ! comme Agamemnon, fils d'Atrée, je serais mort dans mon propre palais, si toi-même, ô déesse, tu ne m'avais instruit de tout avec sincérité ! Maintenant donne-moi les moyens de punir ces insensés prétendants. Reste auprès de moi et remplis mon cœur du même courage dont tu m'animas jadis lorsque nous renversâmes les brillants remparts d'Ilion. Si tu voulais encore me secourir avec le même zèle, je pourrais combattre trois cents guerriers ; car je serais alors protégé par toi, vénérable déesse ! »



Minerve réplique en disant :