Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/58

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savent rien ; une seule, cependant, est instruite de mon projet. »

A ces mots, il précède ses compagnons, et ceux-ci s'empressent de le suivre. On apporte les provisions et on les dépose dans le vaisseau, comme l'avait ordonné le fils chéri d'Ulysse. Télémaque s'embarque ; Minerve, qui le conduit, s'assied vers la poupe, et le jeune héros se place à ses côtés. Les câbles sont déliés, et les rameurs, montant à leur tour, se rangent sur les bancs. Minerve aux yeux d'azur leur envoie aussitôt un vent favorable, et le Zéphyr souffle avec impétuosité sur la mer obscure et retentissante. Télémaque, excitant ses compagnons, leur ordonne d'appareiller : ceux-ci obéissent à sa voix. Ils élèvent le mât, le placent dans le creux profond qui lui sert de base, l'affermissent avec des cordes et déploient les blanches voiles que retiennent de fortes courroies. Le vent souffle bientôt au milieu de la voile : la vague azurée retentit de toutes parts autour de la carène du navire qui s'avance et vole sur les flots en sillonnant les plaines liquides. Dès que les agrès du navire sont attachés, on remplit les coupes de vin ; on offre des libations aux dieux éternels, et surtout à la fille de Jupiter, la déesse aux yeux d'azur. Durant la nuit entière, et jusqu'au matin, le vaisseau vogue sur les ondes.