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L’AMOUR SAPHIQUE


cessaire de définir nettement l’amour naturel.

En somme, si l’on observe de près la nature, l’on se convaincra que l’amour naturel, c’est-à-dire la rencontre sexuelle d’un mâle et d’une femelle, peut se déterminer comme ceci, lorsqu’il s’agit d’êtres absolument normaux :

Un violent désir chez le mâle de vaincre, de soumettre la femelle, par la force, accompagné du souhait, accompli ou non, de blesser, de faire mal, de violenter.

Cet instinct naît chez lui avec l’érection de la verge et ne s’éteint que le coït ayant eu lieu.

Le mâle se satisfait matériellement en introduisant sa verge dans le vagin de la femelle, en faisant pénétrer son sperme dans la matrice ; il se satisfait intellectuellement en dominant, en maîtrisant sa victime, par le fait de sentir la femelle sous lui, livrée à ses désirs, terrifiée, résistante, puis domptée, soumise et, enfin, partageant ses transports.

C’est là, nous le répétons, le plaisir normal du mâle ; mais la civilisation a apporté chez chaque individu des modifications à ce sentiment tout primitif.

Chez la femelle normale, le désir d’être possédée par le mâle, c’est-à-dire l’aspiration de sentir la pénétration de la verge dans l’acte du coït, est accompagné intellectuellement d’un sentiment