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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/105

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LA FEMME ÉTERNELLEMENT FEMME


d’effroi, de vague terreur. Et la volupté, chez elle, naît précisément de la souffrance plus ou moins accentuée de l’étreinte, ainsi que de la sensation d’être vaincue, forcée, meurtrie et violentée par un mâle fort, brutal et victorieux.

C’est là aussi le sentiment normal de la femelle et qui disparaît chez beaucoup de femmes actuelles.

Cependant, chez les hommes et les femmes absolument normaux, ces impulsions primitives demeurent intactes, malgré le vernis que la civilisation a apporté ; ce sont elles qui dominent dans leurs rapports sexuels.

L’homme se plaît à posséder, la femme goûte d’ineffables délices à se laisser violenter.

Or, il peut arriver que la femme très femme, pour une cause ou une autre, malgré ses tendances qui sembleraient devoir la limiter aux relations naturelles, arrive à l’amour lesbien.

En face de sa partenaire femme, elle sera semblable à ce qu’elle serait vis-à-vis d’un homme. Il faudra qu’elle tienne l’unique emploi dont elle est capable ; elle se laissera séduire, prendre ; elle sera la victime joyeuse, tandis que l’autre devra toujours assumer le personnage masculin, la violenter, la vaincre dans une brutalité et une douleur plus ou moins factices.

Cette faculté de rester éternellement femme