poitrine l’écrasant, elle la condamnait à l’interminable
communion d’un baiser dont l’autre sortait
froissée, les lèvres sanglantes, meurtries,
toute tremblante d’un effroi irraisonné, se sentant
prise, livrée à un être étrange, anormal,
dont on ne pourrait prévoir les violences ni les
bizarreries.
Suzette, comme tant d’autres, à cet instant, avait une folle envie de fuir, un désarroi absolu, presque une répulsion pour cette singulière amante.
Mais, redevenue tendre, complimenteuse, gaie, polissonne en propos, Mme B… la rassurait et, cessant toutes ses tentatives, la faisait se déshabiller, revêtir une sorte de peignoir transparent, la coiffait, l’arrangeait ainsi qu’une délicieuse poupée, sans que les nudités, peu à peu apparues, lui suggérassent autre chose que des caresses légères, presque chastes.
L’on goûtait avec du champagne, Mme B… sachant qu’une légère griserie est nécessaire aux natures qui ne sont pas vraiment sensuelles naturellement.
Ensuite, Mme B… menait Suzette au lit et elle-même soudain, écartant son peignoir, montrait à sa compagne les organes masculins qu’elle portait assez habilement attachés, et les attaches dissimulées par un caleçon, pour faire illusion.