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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/111

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LA FEMME ÉTERNELLEMENT FEMME

Clitoridienne résolue, ayant le vagin et la matrice absolument morts quant aux sensations voluptueuses, elle entrait en amour, moins par l’attouchement de ses parties sexuelles que par la vue d’un autre être en état passionnel et soumis à son étreinte.

Son procédé était toujours le même.

Elle commençait par manipuler les seins de sa maîtresse, sans déshabiller celle-ci, en farfouillant, avec délices, dans les replis du corsage, de la chemise, s’attaquant, avec une ardeur excitée, aux obstacles du corset. Ensuite, jouissant déjà du désordre de sa victime, d’un geste audacieux, se complaisant aux révoltes, aux protestations de l’autre, elle se livrait à des attaques plus intimes et plus précises.

Cependant, elle ne s’y attardait pas et, renversant la tête de sa compagne sur quelque coussin qui ne lui permît pas de se dérober, elle la baisait sur la bouche, éperdûment, et si longuement que l’autre finissait, éperdue, inquiète, incompréhensive de tant d’ardeur, par sentir une véritable terreur l’envahir.

Et, plus l’autre essayait de se soustraire à sa caresse, à la succion de ses lèvres, à la possession impérieuse de sa langue pénétrant dans la bouche, plus Mme B… goûtait d’inouïes délices. Ses mains maintenant celles de sa maîtresse, sa