tant plus sincères, elle s’y abandonnait d’autant
plus qu’auprès de Mme B… elle n’avait à redouter
aucun des périls qui empoisonnent pour la
femme les meilleures voluptés.
Même lorsque l’amante ne se sert pas de verge pour contenter les désirs de sa maîtresse, celle-ci peut garder le rôle de femme et subir les caresses plus qu’elle n’en donne.
« Denise » et « Laurence » s’aimaient et fréquemment se caressaient. Chacune d’elles, dans leurs étreintes, avait la main au sexe de sa compagne et, par ses gestes, provoquait le bienheureux spasme.
Cependant Laurence demeurait l’homme. C’était elle qui cherchait la bouche de Denise, elle qui sollicitait la caresse, commençait par énerver sa compagne. Et Denise accomplissait plutôt distraitement le geste d’amour, toute à la sensation qu’elle recevait et ne goûtant nulle joie à celle qu’elle causait.
Car c’est là le caractère distinctif de la femme-femme. Elle est indifférente sexuellement au plaisir qu’elle procure. La femme normale jouit passivement, soit par le clitoris ou par le vagin.
Si ses amantes l’amènent à des caresses, elle le fera par obéissance, souvent sans répugnance ; mais celles-ci la laissent froide ; elle ne s’excite pas à procurer du plaisir.