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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/136

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L’AMOUR SAPHIQUE


goûte des jouissances autres que celle qu’elle lui procure ; elle est capable des pires excès si son orgueil est blessé.

Elle peut inspirer de réelles passions ainsi que le constate le docteur Forel dans la curieuse notation qu’il donne page 285, dans son livre de la Question sexuelle.

« Une invertie habillée en garçon et se donnant pour un jeune homme, réussit à gagner par ses ferventes ardeurs l’amour d’une jeune fille normale, et se fiança officiellement avec elle. Mais peu après cet escroc-femme fut démasqué, appréhendé, puis conduit en observation à l’asile des aliénés où je le fis revêtir de vêtements féminins. Eh bien, la jeune fille trompée demeura amoureuse et rendit visite à son « amant » qui, dès qu’il l’aperçut, se jeta à son cou, la baisa partout et l’embrassa devant tout le monde dans de vraies convulsions voluptueuses impossibles à décrire. J’étais moi-même présent à la scène.

« La visite passée, je pris la jeune fille normale et florissante à part, et je lui exprimai ma stupéfaction de la voir conserver ses sentiments à l’égard de ce faux jeune homme qui l’avait pourtant indignement trompée.

« Sa réponse fut bien le soupir caractéristique de la vraie femme : « Ah ! voyez-vous, monsieur