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LES ABERRATIONS DE L’OUÏE


lorsque son amie l’embrassait sur la bouche en froissant longuement du papier.

La tempête, le grondement du tonnerre, le bruit sinistre du vent dans les cheminées sont de puissants agents pour amener ou augmenter la volupté dans les nerfs féminins, mais là, le bruit devient influent principalement par l’effroi qu’il fait naître — inquiétude qui se rapporte aux phénomènes annoncés par les bruits qui s’y rapportent.

Certains bruits sont évocateurs de volupté pour telles femmes parce qu’ils leur rappellent des circonstances où elles aimèrent.

Parfois, des femmes très pieuses sont extraordinairement excitées de recevoir des caresses secrètes données en cachette dans une église, tandis que résonne la voix du prêtre, ou celle de l’orgue. Une dévote ayant à ses côtés une amie avec laquelle elle goûtait des plaisirs lesbiens ressentait des chatouillements qui allaient jusqu’au plaisir le plus aigu, lorsque la sonnette résonnait pendant la messe. Ces sons argentins et impérieux la traversaient et, disait-elle, venaient labourer son sexe, le mettre à vif.

La volupté qui s’exaspère des cris de douleur de son compagnon de plaisir fait partie du domaine du sadisme, c’est pourquoi nous n’en parlerons point dans le chapitre présent. Ici