Aller au contenu

Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
L’AMOUR SAPHIQUE


amante, tandis qu’elle-même se taira ou parlera peu.

Il est rare que des paroles passionnelles, brûlantes, érotiques ou même obscènes jetées aux instants de trouble sensuel n’activent pas la passion chez celle qui les écoute ; pourtant elles agissent plus ou moins suivant le tempérament des auditrices.

Certaines aberrations passionnelles concernant l’ouïe méritent d’être citées comme documents physiologico-psychologiques.

Mme C…, une jeune femme de vingt-huit ans, de mœurs en apparence chastes, sans amant, ayant un mari de tempérament très froid, avait noué des relations saphiques avec une de ses amies. Mais, chose singulière, l’idée qui exaspérait le plus sa sensualité c’était d’imaginer un jet d’urine coulant abondamment. Et, il ne lui fallait pas voir cet acte, mais l’entendre. Mise dans la confidence et complaisante, son amante, tandis qu’elle la caressait s’arrangeait de manière à ce que toutes deux fussent à proximité d’un robinet d’eau ouvert, dont le jet s’épandait avec un doux bruit de liquide dans un vase. Alors la passion de Mme C… s’exaspérait jusqu’au délire.

Le docteur X… avait dans sa clientèle une femme dont le plaisir atteignait son paroxysme