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LES ABERRATIONS DU GOÛT

Ceci n’est, en somme, qu’un instinct naturel poussé à l’excès ; mais, où cela devient de la perversion pathologique, c’est quand le goût de la sécrétion passionnelle se double du goût de l’urine de l’individu aimé.

Ces aberrations, si elles ne sont pas fréquentes, ne sont cependant pas fort rares.

Les ferventes de l’urine se divisent en deux groupes. Les premières sont des nymphomanes enragées qui adorent tout ce qui provient de l’être qui les affole.

Lorsqu’elles sont atteintes du délire passionnel, tout leur être, tous leurs nerfs tendus vers la seule vibration sensuelle les anesthésient pour toutes les autres sensations. Rien ne peut les dégoûter ni les révolter ; leur être normal a sombré, est momentanément remplacé par une sorte de créature démente suprêmement.

Les secondes sont des « masochistes », c’est-à-dire sont atteintes de cette manie spéciale qui fait goûter du plaisir dans l’humiliation, la honte et la souffrance.

Chez celles-ci, boire l’urine de leur amante n’est pas un acte de délire passionnel, mais un acte d’humilité qui, indirectement, provoque, en elles, le plaisir vénérien.

En général, les buveuses d’urine passionnelles sont des hermaphrodites ou des femmes-mâles,