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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/182

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L’AMOUR SAPHIQUE


les spectatrices à la scène dont elles-mêmes seront bientôt les actrices.

Le spectacle terminé, les artistes parties, l’on passe, durant un quart d’heure, dans le fumoir, tandis que les femmes de chambre se hâtent de donner les derniers apprêts à l’atelier.

Cette pièce est très petite, étroitement close, déjà saturée d’odeurs de tabac, d’éther, d’opium, de chloral, de tous les poisons divers dont ces dames font plus ou moins usage. Au bout de cinq minutes, l’air est absolument irrespirable et toutes les têtes ivres et congestionnées.

Au signal donné, toutes les femmes, déjà plus ou moins débraillées, parlant haut, les regards allumés, ayant perdu toute correction mondaine, se rendent en une série de petits cabinets ménagés par des paravents, où, seules ou aidées par des femmes de chambre, elles se déshabillent et revêtent des peignoirs très divers, s’accordant à leurs goûts ou leur genre de beauté, mais se ressemblant tous, en ce sens, qu’ils sont directement posés sur la chair nue.

Seule, Mme X… porte, sous son peignoir, un maillot de soie qui contient vigoureusement ses chairs molles et dissimule d’abominables cicatrices provenant de scrofules dont elle a souffert pendant toute sa première jeunesse.