Aller au contenu

Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
166
L’AMOUR SAPHIQUE


qu’indirectement à la luxure. Ce devient alors de la manie pathologique.

Une cliente du docteur X… lui racontait que ses voluptés les plus pénétrantes lui étaient apportées par la vue d’une femme revêtue d’un tablier blanc, les manches relevées et pétrissant de la pâte, les mains enfarinées et gluantes.

Jamais elle ne se lassait de ce spectacle, pendant lequel tout son corps se couvrait de sueur froide, frissonnait, haletait jusqu’au moment où le bienheureux spasme la secouait.

Comme elle n’éprouvait point le besoin d’attouchements, ni de gestes, ni de paroles obscènes et qu’elle arrivait parfaitement à dissimuler l’orgasme qui, à un moment donné, s’emparait d’elle, cette dame satisfaisait son étrange passion sans mettre personne dans la confidence. Elle se contentait de faire faire un gâteau à sa cuisinière trois ou quatre fois par semaine et d’assister à la fabrication, sous un prétexte facile.

La bonne traitait sa patronne de maniaque, mais ne s’était jamais doutée des joies sexuelles qu’elle lui procurait en sus de la satisfaction gourmande causée par l’absorption du gâteau une fois terminé.

Une autre névropathe ne concevait rien de supérieur au bonheur de voir un homme, une femme ou un enfant uriner. Elle possédait toute