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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/185

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LES ABERRATIONS DE LA VUE


une série de photographies qui, à des gens normaux ne paraîtraient guère suggestives, mais qui la plongeaient dans un agréable délire chaque fois qu’elle les feuilletait.

L’on y voyait une élégante personne qui regarde autour d’elle avec inquiétude et tend la main vers la porte d’une table de nuit. Aux tableaux suivants, elle atteint un vase, se retrousse et se soulage dans une série de poses plus ou moins naturelles.

Les lèvres de Mme Z…, cent fois posées sur ces images, les avaient décolorées et gâtées.

Une pensionnaire de la maison de santé de X… ne pouvait lire trois minutes de suite sans que, brusquement, des mots ne lui semblassent avoir un caractère obscène et surgir dans la phrase, en lettres plus noires et plus grosses que celles des mots qui les environnaient.

Interrogée par le docteur, elle lui montrait du doigt, toute rouge, toute décontenancée, les mots qui lui apparaissaient ainsi ; en réalité, ils n’avaient aucun sens ou double sens passionnel et étaient, bien entendu, en tout semblables aux autres mots imprimés.

Elle était, d’ailleurs, incapable d’expliquer le sens qu’elle leur attribuait ; elle sentait simplement qu’ils étaient obscènes et se révoltait, tout en jouissant, de les contempler.