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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/192

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L’AMOUR SAPHIQUE


dans un couvent de religieuses qui mit au jour des pratiques extrêmement curieuses et un état mental étrange chez les bonnes sœurs de cet établissement.

La supérieure était une femme de quarante ans qui n’avait jamais connu d’homme et n’apportait à ses inclinations sensuelles très violentes aucun dérivatif par la masturbation ni par l’amour saphique.

Elle avait toujours rendu à la Vierge Marie un culte ardent ; avec les années et les progrès d’une nymphomanie toute particulière, ce culte devint une sorte de folie en elle.

Après avoir adoré la Vierge, elle supposa que la divinité-femme, par bonté et faveur spéciale, consentait à s’incarner, en elle, à de rares intervalles. Durant une nuit, à la chapelle, la religieuse reçut des instructions de Marie qui lui apprenait que, chaque année à pareille date, elle concevrait et mettrait au monde le Christ, ainsi qu’elle-même l’avait fait.

À la suite de cette révélation que la supérieure n’eut rien de plus pressé que de communiquer à ses compagnes, moitié convaincues, moitié amusées, toutes fiévreusement remuées, l’on se prépara pour la fameuse cérémonie.

Ce fut, aux dates rituelles, toute la légende catholique mise en action avec un cérémonial où