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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/193

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LES ABERRATIONS DU TOUCHER


l’obscène se mêlait étrangement au burlesque.

Une jeune sœur, costumée en ange, vint saluer la nouvelle Marie et lui annoncer sa prochaine conception.

Et cette conception accomplie, en présence de tout le couvent, fut une scène d’érotisme et de folie inénarrable, la Vierge étendue sur un matelas dans la chapelle, entourée de cierges, ses compagnes chantant des psaumes et l’aspergeant d’eau bénite.

À un instant, la Vierge avait été saisie de convulsions et, dans un spasme suprême, avait déclaré que le Seigneur était entré en elle et l’avait fécondée.

Et durant des semaines, la grossesse fictive et divine était entourée des soins et des mille simagrées que pouvaient imaginer ces créatures plus qu’à demi-folles. Puis, l’accouchement, environné de tous les détails les plus précis, les plus répugnants, avait été simulé.

Pendant cette délivrance supposée, la supérieure, nue sur un lit, se démenait, se tordait en vagissant, tandis que ses compagnes, feignant d’aider à un accouchement laborieux, se livraient à mille attouchements et gestes obscènes.

Plusieurs, variant un peu la scène classique, s’écriaient qu’à elles aussi, un ange s’imposait, et des couples de religieuses affolées s’étrei-