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L’AMOUR SAPHIQUE

Du reste, nous pensons, avec plusieurs savants sincères, que, par préoccupation morale, et pour détourner des amours anormales, l’on exagère beaucoup les dangers matériels que présentent aussi bien la masturbation que l’amour saphique et, en général, tous les amours anormaux.

La vérité est que, pour la femme qui, dans l’acte d’amour, n’a aucune déperdition vitale, semblable à celle du sperme de l’homme, l’amour lesbien ou la masturbation n’ont d’inconvénients physiques absolus que si le besoin de ces joies tourne à la manie et devient excessif et perpétuel.

Or, on peut être assuré de ceci, qu’il n’y a que les tempéraments déjà malades qui se laissent gagner par le besoin désordonné de la jouissance sexuelle.

La femme bien équilibrée ne ressentira que la somme de désirs qui ne peut pas lui être nuisible, et, dès qu’elle touchera à l’excès, un dégoût lui viendra naturellement qui l’en détournera.

L’excitation des parties sexuelles est évidemment pernicieuse pour la femme au moment de ses règles. Mais la femme en bonne santé n’éprouvera aucun désir sexuel au moment où l’irritation sanguine hypertrophie les muqueuses de la matrice et les rend plutôt douloureuses. Lorsque celles-ci redeviennent sensibles à l’excitation